Août 03
Tisha BeAv – Commémoration de la destruction du Temple et autres catastrophes
Au début de ce mois d’août, une fête . Encore ? une fête qu’il faudrait célébrer ? Une fête ? Pas vraiment ! Une commémoration, certainement, parce qu’il ne faut pas oublier.
Il est vrai, que cette commémoration peut paraître mineure dans l’ensemble du calendrier juif. De plus elle tombe généralement au plein milieu de l’été, (comme c’est le cas cette année) et cela ne facilite pas l’intérêt qu’on pourrait lui porter. Et pourtant, elle reste bien ancrée dans la mémoire du peuple juif, à tel point qu’il n’est pas rare que des heurts éclatent sur l’esplanade du Temple de Jérusalem (esplanade des mosquées pour les musulmans), à l’occasion de la célébration de cette fête . Prions pour qu’il ne se passe rien de plus grave sur le Mont du Temple à l’occasion de ces commémorations, alors que se poursuivent tant d’éléments graves liés à l’opération contre le Hamas à Gaza, suite aux massacres du 7 octobre 2023 en Israël.
De quoi s’agit-il en effet ? Que commémore-t-on à Ticha BeAv, en cette année 5785 du calendrier hébraïque, le 3 août 2025 ? (début de la fête la veille au soir 2 août).
Un article d’ Anne-Marie Dreyfus, sur le site de l’AJCF, nous donne la signification et l’importance de Ticha BeAv :

« Qui pleure la destruction de Jérusalem mérite de se réjouir de sa reconstruction » (Traité Taanit) .
« Pour situer rapidement les causes de la tragédie commémorée le jour de Tisha BeAv – le 9° jour du mois de Av – il faut remonter à la mort de Salomon ( 930 av. ec) et au schisme qui s’ensuivit, divisant le royaume en deux : Israël (capitale Samarie) et Juda (capitale Jérusalem).
« Israël va disparaître en 722 av. ec. sous les coups de l’Assyrie : l’alliance du dernier roi d’Israël avec le Pharaon provoque l’assaut ; le royaume est écrasé et ses habitants dispersés dans l’empire. Mais aussi fulgurante que la décadence de l’Assyrie va être l’ascension de la Babylonie. Là encore, l’Egypte est la rivale du nouvel empire, et Juda se trouve au centre géographique du conflit. Parce qu’il est, lui aussi, l’allié de l’Egypte, les armées babyloniennes l’encerclent, font le siège de Jérusalem et, finalement, la détruisent et incendient le Temple (9 Av 586 av. ec). L’élite de la population est déportée en Babylonie… » lire la suite ici sur le site de l’AJCF
N’hésitez pas à vous rendre sur le site d’Akadem pour trouver plein d’articles et de conférences au sujet de Ticha BeAv, par exemple ici.

Soeur Dominique de La Maisonneuve (prix AJCF 2012), nous donne aussi quelques informations intéressantes dans son ouvrage : « Le Judaïsme… tout simplement », (éditions de l’Atelier).
» (Cette fête) est désignée en hébreu par sa date qui correspond au neuvième (tisha) jour du mois de Av. Elle fait mémoire de l’événement le plus dramatique de l’histoire des enfants d’Israël : la destruction du Premier Temple, c’est-à-dire l’éloignement de la Présence de D.ieu du milieu de son peuple. Le 9 Av est un jour de deuil de la Présence qui donnait sens et sécurité à la vie. Il se passe à se lamenter de l’absence de D.ieu mais en criant vers Lui, c’est-à-dire en reconnaissant qu’Il est mystérieusement présent dans son absence. C’est une manière d’affirmer que la souffrance et le deuil constituent un passage nécessaire pour accéder, un jour, à la joie de la Présence.
« L’espérance juive s’exprime dans cette célébration, surtout l’espérance des temps messianiques, lorsque D.ieu restaurera sa Présence au milieu de son peuple.
« Quiconque porte le deuil de Jérusalem mérite de partager sa joie, mais celui qui n’en porte pas le deuil ne prendra pas part à sa joie. (Talmud de Babylone au traité du Jeûne, sur Is 66,10)
« Au fil des siècles, le peuple juif a pris l’habitude de commémorer ce jour-là tous les événements tragiques qui ont marqué son histoire : la destruction du Second Temple et l’écrasement par les Romains, l’expulsion des Juifs d’Espagne et de bien d’autres pays, la Shoah… des événements durant lesquels D.ieu est resté apparemment absent : D.ieu aurait-il oublié son peuple ?
« On jeûne totalement durant vingt-cinq heures comme à Kippour ; on porte des vêtements de deuil et la lecture liturgique est essentiellement celle des Lamentations. »
Juil 17
Triste 16 juillet !
Et pourtant, il est essentiel de se souvenir de ces jours abominables des 16 et 17 juillet 1942 : ce qu’on a appelé la rafle du Vel’ d’Hiv‘.
Une journée nationale commémorative (le dimanche suivant le 16 juillet) rappelant le drame de la rafle du Vel’ d’Hiv’ a été instituée par le président François Mitterrand en 1993. Son successeur, Jacques Chirac, opère le 16 juillet 1995 un véritable tournant mémoriel, en reconnaissant, pour la première fois au nom de la République, la complicité de l’appareil de l’État français dans la persécution des Juifs.
La loi du 10 juillet 2000 a permis d’officialiser cette journée du souvenir en « instaurant une journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux « Justes » de France ».
A ce propos, voici ce que l’on peut lire sur le site de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah :
« Les 16 et 17 juillet 1942, 13 152 Juifs sont arrêtés par la police française. 1 129 hommes, 2 916 femmes et 4 115 enfants sont enfermés dans l’enceinte sportive du Vélodrome d’Hiver. Les couples sans enfant et les célibataires (1 989 hommes et 3 003 femmes) sont internés au camp de Drancy.
Du 19 au 22 juillet, les familles du Vél’ d’Hiv’ sont transportées dans les camps de Pithiviers Beaune-la-Rolande. Adultes et adolescents sont déportés en premier. Brutalement séparés de leurs parents, environ 3 000 enfants en bas-âge sont laissés sur place dans une affreuse détresse. Ils sont transférés à Drancy puis déportés entre le 17 et le 31 août 1942. Aucun d’entre eux n’est revenu. »
Est-il besoin d’en dire plus pour en souligner l’horreur ?
Sur le site « Chemins de mémoire » du Ministère des Armées, vous pouvez prendre connaissance de plusieurs vidéos, podcasts et entretiens, témoignages, articles autour de cet événement dramatique.
En ces temps difficiles, et en ce monde troublé, y compris au Proche Orient, il est très important de ne pas oublier. Zakhor : souviens-toi !

Juin 19
Ce fut une belle rencontre conviviale
« Quelques mots et photos sur notre très agréable journée conviviale de dimanche dernier, le 15.06.2025
Tout y était réussi : le cadre, les locaux, la proximité avec Nantes…. mais aussi la grande dextérité de Marc, le magicien, qui nous a tous bluffés et le plaisir de nous retrouver pour partager ce moment joyeux et de qualité. »

La journée aurait été certainement encore plus belle si les participants avaient été plus nombreux !
Très bel été à vous. Le bureau AJCF Nantes et ses membres vous donnent rendez-vous à la rentrée.
Mai 30
Que fête-t-on cette semaine ? Chavouot – Pentecôte ?
Une fois encore Chavouot et Pentecôte se suivent mais un peu décalés.
Chavouot, c’est dimanche 01 juin 2025 jusqu’au 03 juin.
Et le dimanche de Pentecôte pour les chrétiens, c’est dimanche 8 juin 2025.
Pentecôte ? Chavouot ? N’y a-t-il pas un lien entre ces deux fêtes ?
Les Actes des Apôtres nous disent : « Le jour de la pentecôte (Chavouot), ils étaient ensemble dans le même lieu. Tout d’un coup vint du ciel un bruit comme celui d’un vent impétueux et ils remplit toute la maison où ils étaient assis… et ils furent tous remplis du Saint-Esprit. » Ac 2, 1-4
Chavouot est l’une des cinq fêtes prescrites par la Tora. La Tora enseigne que Chavouot se célèbre 49 jours après Pessah afin de marquer le moment du don de la Tora sur le mont Sinaï. Ainsi, comme l’enseigne la tradition, sept semaines (chavouot) après la sortie d’Egypte et l’invention de la liberté, Dieu se révéla à son peuple sur le mont Sinaï pour lui donner la Loi. Aux yeux et aux oreilles de tous, les Dix Commandements (les « Dix Paroles ») furent annoncés et l’alliance entre Dieu et les enfants d’Israël scellée.
C’est aussi la « fête des moissons », où l’on apportait au Temple de Jérusalem les prémices de sa récolte, ce qui explique en partie la lecture de la mégillah de Ruth pendant les offices de Chavouot. Ruth se passe en effet pendant la moisson des orges et des blés. Mais, plus important sans doute, si on lit Ruth à Chavouot, c’est peut-être parce que le livre de Ruth nous invite à une relecture de la Tora moins étroite, plus ouverte : Ruth nous pousse à redécouvrir que l’essence même de la Tora, c’est l’amour (hésed), la bonté, la fidélité, la bienveillance. Parce que la hésed, c’est un mouvement d’amour et de compassion qui va bien au-delà de tout ce qui peut être attendu. Sans hésed, tout est bloqué dans le livre de Ruth. Avec la hésed, tout devient possible ; et l’étrangère, fille d’un peuple honni, peut devenir l’exemple même de la convertie et l’arrière grand-mère du roi David et du Messie.
« Pour quelle raison – demande le Midrash Rabba de Ruth (commentaire rabbinique sur le livre de Ruth) – le livre de Ruth fut-il écrit ? Pour nous enseigner combien grand est le mérite de ceux qui agissent avec hésed bienveillance » (RuthR2,14).
Cette année, les chrétiens célèbrent la fête de la Pentecôte (un des autres noms de Chavouot, d’ailleurs) pratiquement la même semaine que les juifs fêtent Chavouot.. Pentecôte, d’un mot grec signifiant « cinquante », cinquante jours après Pâques. Cette année ce sera le dimanche 08 juin. Fête qui commémore le don de l’Esprit aux Apôtres (Actes 2, 2-3…) et le début de l’Eglise, selon la promesse de Jésus : « Vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit, qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre » (Actes 1,8).
Pour en savoir plus :
Chavouot : Sur le site Massorti.org : un dossier sur Chavouot,
– et, bien sûr, pour la Pentecôte chrétienne : site de l’Eglise de France où vous trouverez tout un dossier pour entrer dans la compréhension de cette fête.
– pourquoi pas, aller encore au-delà, une méditation pour Pentecôte de l’abbé Alain-René Arbez « L’origine biblique du signe de croix ». (lire ici).
Hag Chavouot saméah –
Joyeuses fêtes de Chavouot !
Bonnes fêtes de Pentecôte
Bonnes fêtes à tous
Mai 21
Conférence « Du Shabbat au Dimanche »
L’Amitié judéo-chrétienne de Nantes (AJCF) en partenariat avec le Service Diocésain des Relations avec le Judaïsme (SDRJ)vous propose une conférence « Du Shabbat au Dimanche : entre Histoire et Théologie ; entre continuité et rupture » présentée par
Didier Luciani
le jeudi 5 juin 2025 à 18h30
à la Maison diocésaine Saint-Clair
7 chemin de la Censive du Tertre
44300 Nantes
Didier LUCIANI, laïc, est professeur émérite de l’UC Louvain (Belgique). Docteur en théologie (thèse sur le Lévitique) et titulaire d’un DEA en philosophie et lettres, il cherche à nous faire comprendre ce qui motive nos amis juifs le jour du Shabbat, à n’être que pour Dieu, la famille, les amis… et s’en trouver tout renouvelés pour aborder la semaine.
Il utilisera les apports d’un récent ouvrage de sœur Anne-Catherine AVRIL, avec laquelle il a collaboré : « Lumières du Shabbat – Shabbat de lumière », Ed. Lessius.
Anne-Catherine Avril, religieuse de Sion, a passé 50 ans en Israël, où elle s’est formée à la manière juive d’étudier et de transmettre.

Mai 18
Habemus papam !
Cette fois il vient d’être intronisé (quel vilain mot pour un pape, qui occupera la chaire de St Pierre.)

Pour l’accueillir dans notre blog, quoi de mieux que de vous renvoyer à notre association mère, l’Amitié judéo-chrétienne de France, et à son président, Jean-Dominique DURAND, qui vient de produire un bel article de présentation.
https://www.ajcf.fr
Vous n’êtes pas obligé de prononcer son nom à l’américaine : rɒbərt ˈfrænsɪs ‘priːvoʊst
Si vous l’accueillez comme Léon XIV, ce sera très bien.
L’Hebdomadaire Golias, qui se présente comme « L’empêcheur de croire en rond », le caractérise comme » Du Nord au Sud : Léon XIV ; le bâtisseur de ponts ».
Acceptons-en l’augure. Nous aurons l’occasion d’en reparler !
Avr 29
Atelier sur un précurseur : Paul Démann
C’est le dernier atelier de notre saison 2024-2025. à l’AJC Nantes Il nous est proposé par Jean-Pierre HANEL.

Jean-Pierre nous en dit quelques mots :
UN PRÉCURSEUR MÉCONNU DU RAPPROCHEMENT ENTRE JUIFS ET CHRÉTIENS : Paul DÉMANN (1912-2005)
Cet atelier d’étude AJCF, le dernier de l’année, se propose d’évoquer la vie et de mesurer la portée de l’oeuvre théologique d’un prêtre jésuite, acteur méconnu du dialogue judéo-chrétien. La pertinence de son point de vue sur « l’enseignement du mépris », son courage à le dénoncer dès 1947, et constamment ensuite, l’ont exposé à bien des déconvenues en Eglise, jusqu’à faire oublier et son nom et l’importance de son rôle d’éveilleur capital.
Animation de l’atelier : Jean-Pierre HANEL (AJCF, Master de théologie catholique)
Cet atelier se tiendra le
mercredi 07 mai de 15 à 17 h
Pôle associatif Désiré Colombe, 8 rue Arsène Leloup, 44100 NANTES
La salle n’étant pas extensible, pour des raisons de sécurité, le nombre de place est donc limité. Vous êtes donc invité(e) à vous inscrire au 06 64 50 00 19. Merci.
Avr 22
Décès du pape FRANÇOIS
Nous avons appris avec grande tristesse la mort du Saint-Père François (Jorge Mario Bergoglio) , ce lundi 21 avril 2025 à 7H35, au lendemain de sa brève apparition pour la traditionnelle bénédiction Urbi et Orbi de Pâques dont il avait confié la lecture à Mg Diego Ravelli.
Le pape « nous a appris à vivre les valeurs de l’Évangile avec fidélité, courage et amour universel, en particulier en faveur des plus pauvres et des plus marginalisés » a déclaré avec émotion et gratitude le prélat -camerlingue qui a annoncé la nouvelle au monde.
– Lire l’hommage du Grand Rabbin Moché LEWIN : ici
– sur Vatican News l’annonce du décès du pape François : ici
– et tout un dossier sur Zenit.org concernant la vacance du siège pontifical et les jours de deuil : ici
L’AJCF groupe de Nantes adresse ses sincères condoléances à tous ses amis catholiques de France et du monde entier et à toutes les personnes de bonne volonté qui se sentent concernées par le décès du pape François…
Avr 10