"Nous ne pouvons pas et nous ne devons pas oublier"
En ce 27 janvier 2012, l'éditorial du Père Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Vatican, directeur de Radio Vatican et du Centre de Télévision du Vatican, était consacré à la Journée du Souvenir des victimes de la Shoah.
"Il ya 67 ans, le 27
janvier 1945, c'était la fin de l'infamie d'Auschwitz. La Journée commémorative de l'Holocauste a été créée
à cette date, en raison de la place symboliquement la plus terrible de effroyable tragédie de la Shoah. Nous ne pouvons et ne devons
pas oublier.
S'il y a eu des hommes capables d'arriver à de telles atrocités absurdes, personne ne peut garantir que nous pourrons l'éviter à l'avenir, et la mémoire devient un rappel douloureux pour
aujourd'hui et pour tous les temps.
Attention ! 67 années, ce n'est pas beaucoup. La génération des témoins de première main, de ceux qui
ont vécu les horreurs de l'Holocauste, se referme rapidement.
Nous devons partager les préoccupations de ceux qui commencent à craindre le risque d'oublier, ou pire encore celui du déni, risque alimenté non seulement par l'ignorance, mais - et c'est
terrible - parfois même par la haine pour des raisons politiques, ethniques ou religieuses. En revanche la
mémoire de l'Holocauste est un point crucial de confrontation dans l'histoire de l'humanité, pour comprendre ce qui est en jeu lorsque nous parlons de la dignité essentielle de chaque personne
humaine, l'universalité des droits humains et l'engagement pour les défendre.
Pour les
croyants, c'est aussi un «lieu théologique» inévitable. C'est le lieu de la question la plus radicale sur Dieu
et sur le mal. C'est le lieu de notre positionnement ultime vis à vis
Dieu en toute gravité, le lieu où peuvent être abordées les questions en profondeur, le lieu du silence devant le mystère. Pour les chrétiens, c'est le lieu du regard vers la Croix dans l'espérance que l'angoisse
donne jour à la vie. Le pape polonais et le pape allemand ont "fait mémoire" à Auschwitz. Nous
continuerons nous aussi à faire mémoire en ce jour,
avant tout par solidarité avec le peuple d'Israël et avec toutes les victimes de la haine homicide absurde, qui nie leur dignité, quelles que soient leur peuple et leur langue
d'appartenance."
(traduit à partir du site italien du Vatican : New.va)
TC 30/01/2012 11:48